Numa Cornut gère la partie vignoble et commercialisation, et son frère Alexis s’occupe de la cave et des vinifications, aidé par son épouse et un ingénieur agronome. Les deux domaines produisent 15 cuvées, et une consacrée à l’export.
L'idée peut paraître saugrenue, mais Numa Cornut y croit dur comme fer. Lui-même amateur de gin, l'artisan vigneron travaille sur son concept et sa recette depuis plus d'un an. Lui et sa compagne, Ingrid Lopez, apportent les dernières touches aux préparatifs, avant l'embouteillage des premières bouteilles, pour une micro-distillation, réalisée par le groupe Grap'Sud.
Mais le vin n'est pas mis sur la touche pour autant. Avec son frère, Alexis, ils sont aux commandes du Château Guiot, que leurs parents François et Sylvie avaient repris en 1975, et L'Enclos de la chance, en pays d'Uzège, à Blauzac. À eux deux, les frères Cornut gèrent en tandem les 90 ha de vignes, en bio et en deuxième année de conversion, et prévoient de se concentrer essentiellement sur la bouteille. En attendant de passer à l'objectif fixé de 70 à 80 % de vin embouteillé, c'est celle du 'Blue Denim' qui est attendue.
Les aromates méditerranéens en bouteille
Quand son cousin, résidant à Londres, au pays du gin, lui a glissé l'idée de faire un gin made in Nîmes, Numa Cornut n'a pas hésité longtemps. "Le plus long a été de trouver un distillateur", explique-t-il. Mais, confiant dans son projet, il a choisi la méthode anglaise, basée sur la macération de baies de genièvre dans un alcool vinique supérieur, et bio. Là où le gin hollandais est issu d'une distillation d'orge malté et de seigle fermentés, distillé une première fois, l'équivalent anglais est le fruit d'une distillation d'alcool issu du vin et d'ingrédients macérés, "distillés séparément", indique Numa. La recette, voulue méditerranéenne, privilégie les arômes et les extraits de plantes locaux. Cédrat, citron, aiguilles de pin, lavande, thym, romarin, poivre... La formule tenue secrète compte pas moins de 19 ingrédients, dont certains sont sélectionnés auprès d'un fournisseur bio. L'élaboration, auprès de Grap'Sud, s'est avérée technique, au vu des nombreux éléments à réunir et distiller à part, mais le produit voulu est fin prêt à révéler ses saveurs.
Un produit de niche premium
"On part sur 6 000 bouteilles pour une micro-distillation", annonce Numa Cornut, qui a retenu le format 70 cl pour faire de son gin gardois un produit premium. Conscient que le gin bio est "un marché de niche", il a déjà son réseau de commercialisation en place, auprès des CHR et des cavistes, en France comme pour l'export. "Les États-Unis sont intéressés, la Belgique, c'est acté, et aussi l'Australie..." Un marché est à prendre, et le packaging a été pensé pour coller au Denim, la toile de jean nîmoise mondialement connue. Un vrai bout de toile, "cousu à la main", orne d'ailleurs le col de chaque bouteille, pour mieux habiller le flacon.
Prendre de la bouteille
La bouteille, c'est l'optique des jumeaux Cornut dans les années à venir, pour réduire progressivement la part de vrac. Alors que le vignoble du Château Guiot est déjà en bio depuis dix ans, leurs autres parcelles sont en deuxième année de conversion.
45 ha l'étaient déjà quand les deux frères ont pris la suite de leurs parents, avant de convertir L'Enclos de la chance, en 2008, essentiellement le "berceau de nos vins blancs".
En reprenant les deux structures, Numa et Alexis ont repensé la stratégie et la conduite des vignobles. "Avant, c'était de la bouteille et de la vente de raisins en conventionnel. On est reparti à zéro", dans la dynamique de leurs parents qui avaient alors restructuré l'encépagement du Château Guiot, et investi dans la cave pour y réaliser, notamment, des vinifications parcellaires.
"Jusqu'en 2019, on avait encore 150 ha de vignes mais, à terme, on va réduire les surfaces à 70 ha", prévoit Numa, qui veut accroître le positionnement des domaines sur de la bouteille.
Si tout est vinifié sur place, les volumes, pouvant autrefois monter à
14 000 hl ("comme une petite coopérative !"), sont revenus à des proportions plus raisonnables, entre 4 000 et 5 000 hl. Pour mieux se concentrer sur la valorisation des 15 cuvées de la famille Cornut.
Philippe Douteau
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