50 % du vignoble du Languedoc-Roussillon est dédié à la production de vins de cépages IGP Pays d’Oc, soit en volumes près de 6 millions d’hectolitres, dont 85 % sont vendus en vrac. © IGP Pays d'Oc
"À tout malheur, quelque chose est bon", dit le dicton. Telle est la vision du monde adoptée par le président du syndicat des vins de Pays d’Oc IGP, Jacques Gravegeal. Certes, l’épisode de gel qui a touché toute la France n’a pas épargné le bassin viticole du Languedoc-Roussillon. "Sur le littoral, notamment dans le bassin de Thau, le gel a sévi, alors que cela n’avait jamais été le cas jusqu’ici. Les zones où se font des vins de sable ont aussi payé un lourd tribut", admet le président.
De l’Aude, en passant par l’Hérault, le Gard et les Pyrénées-Orientales, dans une moindre mesure cependant pour ce dernier département, aucun d’entre eux n’a été épargné. Et l’impact a été d’autant plus fort dans les vignes que la floraison, en avance, laissait envisager une très belle sortie de raisins. Aussi le gel a-t-il autant frappé les vignobles que les esprits.
Si, un mois plus tard, "on n’est toujours pas capable de mesurer l’impact de cet épisode, selon les estimations qui sont les nôtres, en Pays d’Oc IGP, on devrait subir une perte autour de 30 % alors qu’on pensait, dans un premier temps, être plutôt autour de 40 %. Pour les rouges, ça devrait passer, d’autant plus qu’il y a eu une récolte en AOP, en 2020, supérieure aux besoins du marché. Pour les blancs, ce qu’il en sera notamment pour les sauvignons et les chardonnays, on n’en sait rien, mais cela risque d’être juste. En revanche, pour les rosés, nous nous faisons moins de soucis, car ils sont faits à partir de cépages pour les rouges. Si la nature est généreuse avec nous en 2022, les rosés et les blancs devront être commercialisés le plus rapidement possible. Ainsi, la jonction entre les deux millésimes devrait être faite", considère le président.
Stocks : retour à l’équilibre
D’après les estimations d’Inter Oc, il semblerait que seul le stock rouge augmente, avec 1,8 million d’hectolitres (Mhl) pour 2020, soit 7,9 mois de commercialisation – "le stock idéal étant à 6 mois de commercialisation”, précise Jacques Gravegeal – alors que les stocks de rosé et de blanc sont légèrement en dessous pour un passage de relais avec le prochain millésime, à savoir 3,5 mois au lieu de 4 mois pour les rosés (volume : 470 000 hl), et de 4,6 mois au lieu de 5 mois de commerce pour les blancs (volume : 573 000 hl).
"L’excédent en rouge, autour de 1,2 Mhl, va être régulé avec les pertes liées au gel. Du coup, le marché sera en équilibre. Somme toute, à tout malheur peut sortir quelque chose de bon", conclut-il. Point besoin également d’un recours à la distillation de crise. En un mot, le marché sera approvisionné, et les vins Pays d’Oc IGP comptent bien tirer leur épingle du jeu, comme ils le font dans la grande distribution depuis la crise sanitaire liée au Covid-19.
"Toutes les IGP ont bien progressé. Nous sommes d’ailleurs les seuls à avoir une progression sur le marché national depuis la pandémie. Alors que les ventes des IGP ont progressé de 10 % dans la grande distribution, les Pays d’Oc IGP ont, eux, enregistré une hausse de 16,7 %", se réjouit-il. Seuls ceux et celles qui commercialisent d’importants volumes à l’export ou dans le réseau CHR (Cafés, hôtels, restaurants) ont régressé.
Autrement dit, entre les ventes à la grande distribution et celles en vrac, la "colonne vertébrale des vins du Languedoc-Roussillon", ainsi que la désigne Pierre Ginèbre, directeur de l’Irqualim, l’IGP Pays d’Oc, a bien résisté. Et pour la consolider encore plus, le syndicat souhaite développer ses ventes dans le secteur CHR.
Miser sur le secteur CHR
Alors que les volumes Pays d’Oc IGP s’élèvent à 6 Mhl, et pèsent pour plus de la moitié de la production du Languedoc-Roussillon, "il n’est pas concevable que l’on ne retrouve pas cette proportion dans la restauration régionale”, s’emporte-t-il. Afin de développer ce segment, les vins Pays d’Oc IGP souhaitent miser sur l’idée du club des marques, mis en place il y a 13 ans. “Un système de partage de la valeur, qui a prouvé son efficacité, où le label soutient les marques qui le promeuvent, à partir d’un cahier des charges clair”, rappelle-t-il. L’objectif du club CHR est de développer la contractualisation pluriannuelle et le nombre de références sur les cartes ; mais aussi de faire bénéficier les CHR du club partenaires des opérations de communication mises en place par les vins Pays d’Oc IGP. Mais le premier confinement, avec la fermeture du réseau CHR, a mis un coup d’arrêt à la stratégie définie.
Le travail a été cependant poursuivi. Pour que les vins Pays d’Oc IGP soient sur toutes les tables des restaurateurs, le syndicat a pris langue avec les grandes intercommunalités littorales, qui ont en charge le développement économique. Il en fera de même avec celles de l’arrière-pays. Sera ensuite lancé un grand plan de communication, doté d’un budget de plus de 100 000 €, qui sera déroulé de la mi-juin et jusqu’à la fin de l’été.
Des opérations collectives à destination des grossistes nationaux et régionaux, des concours chefs, des marchés de saison au sein du bâtiment des Pays d’Oc, etc., seront aussi au programme. "On souhaite également signer une charte de bonne conduite avec les restaurateurs pour que soit privilégié le ‘consommer local’", ajoute-t-il. L’objectif est de “faire plus, car nous entrons dans une nouvelle ère d’efforts promotionnels indispensables à la survie de la filière”, conclut le président.
Florence Guilhem
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