La cave coopérative de Vendargues a été fondée en 1939. Au fil des décennies, elle a fusionné avec d’autres caves. Aujourd’hui, elle réunit 380 coopérateurs pour 800 ha répartis sur 25 communes, dont 2 situées dans le Gard. © F. Guilhem
Depuis son arrivée à la présidence de la cave coopérative de Vendargues, Jean-Paul Chauchon se démène comme un beau diable pour assurer la pérennité de l’outil. Si "la cave coopérative se porte bien, et que nos volumes sont vendus, il faut toujours se tourner vers l’avenir", assure-t-il. Avec 380 coopérateurs, on pourrait penser que le futur de la cave est assuré. Reste que la moyenne d’âge des viticulteurs, autour de 55 ans, pose de façon cruciale la question du renouvellement des générations. Or, "pour maintenir la pérennité de la cave, il faut gagner des volumes et installer des jeunes. C’est notre politique", affirme-t-il.
Une politique qu’il a mise en place dès son arrivée, en prenant son bâton de pèlerin pour aller porter la bonne parole aux alentours de Vendargues, mais aussi dans le Gard, et inciter les viticulteurs à rejoindre la cave coopérative. C’est ainsi que plusieurs producteurs de deux communes gardoises sont venus étoffer l’effectif des adhérents, permettant à la cave de couvrir 800 hectares. Et pour les Héraultais (hormis ceux de Vendargues), comme pour les Gardois, la cave coopérative leur apporte un soutien dans le transport du raisin, soit un service de la parcelle à la cave. Un atout certes pour attirer de nouveaux adhérents, mais qui se devait d’être complété par une autre politique afin d’attirer des jeunes. La solution vient de lui être donnée par un promoteur immobilier.
De nouvelles surfaces pour la cave coopérative
Installée à Vendargues, la société Hectare achète à tour de bras des parcelles pour de futures constructions, et ce, bien que certaines terres ne soient pas encore en zones constructibles. Le maire de la commune, Guy Lauret, opère alors un rapprochement entre le promoteur et la cave pour qu’ils établissent un partenariat autour de ces terres agricoles. Après plusieurs mois de discussions et de travail, les deux parties prenantes trouvent un terrain d’entente sur 53 ha de terres agricoles, dont 25 ha déjà cultivés en vignes.
L’accord de principe est le suivant : le promoteur accepte de mettre les terres à disposition de la coopérative qui, à son tour, les met à disposition, en priorité, à ses jeunes adhérents. "L’idée est de leur permettre de pouvoir accroître leur surface de production afin d’asseoir leur installation", commente le président de la cave coopérative. Pour les autres terres agricoles, non cultivées, l’obligation est, pour celui qui les reprendra, de planter de la vigne, "sous réserve, bien sûr, que la culture y soit viable", précise Jean-Paul Chauchon. Un partenariat donc gagnant-gagnant puisque le promoteur perçoit un loyer de fermage sur les terres confiées aux coopérateurs. En contrepartie, la société Hectare s’engage à prendre des parts sociales (calculées sur les volumes, ndlr) dans la coopérative, ce qui permet à cette dernière de récupérer la production de raisin et, ainsi, d’augmenter ses volumes.
Et pour que ces derniers soient assurés au moins une bonne dizaine d'années, la coopérative a demandé, lors de la rédaction de la convention chez le notaire, le 10 février, que parmi les engagements arrêtés, il soit stipulé que la société Hectare laisse les parcelles en vigne durant 16 à 20 ans, et que tous les raisins produits lui soient livrés. La signature de cette convention devrait intervenir d'ici quelques semaines, et des entretiens engagés avec une petite dizaine de jeunes viticulteurs susceptibles de travailler ces parcelles. Selon les calculs de la cave, cette dernière pourrait récupérer entre 4 000 et 5 000 hl de plus, ce qui lui permettra d’atteindre 65 000 hl, dans une année "normale".
Toujours dans le même objectif de conforter l'installation des jeunes viticulteurs de la cave coopérative, cette dernière va signer, d'ici la fin du mois de février, un partenariat de portage foncier avec la Safer. Le principe ? La Safer achète, puis loue les terres au jeune viticulteur, qui s’engage à leur rachat entre trois et cinq ans, en fonction du type de projet et des besoins. La Safer consent au porteur de projet bénéficiant du dispositif une convention d’occupation provisoire et précaire (COPP). La cave coopérative s’engage, de son côté, à assurer le suivi technique du travail du porteur de projet et la garantie de bonne fin de l’opération, voire de moins-value en cas de revente à perte du bien. "Pour l’heure, un jeune viticulteur pourrait être intéressé par ce portage foncier", indique Jean-Paul Chauchon. Et parce qu’un projet en entraîne un autre, l’autre cheval de bataille du président est celui de la construction d’une nouvelle cave.
Un nouvel écrin pour Les Vignerons du Bérange
L’idée ne date pas d’hier. Entre la pression foncière à Vendargues, les constructions de maisons tout autour de la cave entraînant des tensions avec le voisinage, Georges Frêche, en son temps, avait proposé de déplacer la cave sur un autre site de Vendargues, l’occasion pour cette dernière d’avoir un outil industriel flambant neuf, avec un beau caveau, et pourquoi pas un musée du vin ("mon dada", confie le président de la cave), un restaurant et un grand parking. Mais le décès de l’homme politique a mis un coup d’arrêt à sa réalisation.
Avec la future création d’une nouvelle zone d’aménagement concertée portée par la mairie, et la volonté du président de la Métropole montpelliéraine, Michaël Delafosse, de faire de Montpellier la capitale du vin, le projet est redevenu d’actualité, du moins celui du déplacement de la cave, validé, d'ailleurs, par son conseil d’administration. "Aucun emplacement n’est encore défini, pas plus que le projet validé et financé. Mais celui-ci est une opportunité que nous devons saisir, car elle ne se représentera pas de sitôt. Cela résoudrait les problèmes de voisinage, et permettrait de réduire les pertes que nous avons aujourd’hui au niveau de la vinification et les frais importants de maintenance qui sont les nôtres", indique Jean-Paul Chauchon.
Auront-ils le soutien de la Métropole ? Réponse la semaine prochaine, lorsque Michaël Delafosse viendra à la cave coopérative.
Florence Guilhem
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