Pas plus mauvaise date que le 27 novembre pour manifester alors que le Sitevi bat son plein, à Montpellier. Pendant qu’un millier d’agriculteurs, venus du Nord de la France, bloquer le périphérique parisien, dans la matinée, pour faire pression sur la grande distribution, les agriculteurs de l’ex-région Languedoc-Roussillon choisissaient, eux, des actions plus “soft”, Sitevi oblige, pour cette troisième mobilisation (les précédentes ont eu lieu les 8 et 22 octobre derniers, ndlr).
Mais quel que soit le mode d’action retenu, la volonté est la même sur tout le territoire : ne pas relâcher la pression sur le gouvernement, ainsi que sur la grande distribution. Les agriculteurs continuent à protester tant contre les traités de libre-échange, que sur les mesures réglementaires franco-françaises qui plombent la performance de leurs exploitations, sur les distorsions de concurrence, ou encore la loi Egalim, qui n’est pas appliquée dans son intégralité. Et, même si des premières avancées sont constatées, nombre de questions restent encore en suspens. Aussi les agriculteurs restent-ils mobilisés.
Actions diverses
Dans l’Hérault, comme lors de la précédente manifestation du 22 octobre, FDSEA et JA ont décidé de cibler la grande distribution. Une petite dizaine d’agriculteurs s’était donc donnée rendez-vous devant le magasin Carrefour de Pérols, à 9 h, ainsi que devant celui de Sérignan, un peu plus tard, pour contrôler les produits dans les rayons, plus précisément leur traçabilité. “Nous voulons que les consommateurs achètent en connaissance de cause et que la grande distribution joue le jeu”, précise Jean-Pascal Pelagatti, secrétaire général de la FDSEA 34. JA et FDSEA ont pointé, comme toujours, quelques dysfonctionnements : le mélange, au rayon des BIB, des produits français et étrangers, ou encore des miels dont la traçabilité est occulte. “La traçabilité des produits est loin d’être assurée”, martèle le secrétaire général. “On attend de l’État qu’il tape du poing sur la table.” “Au final, notre action commence à porter ses fruits”, considère, de son côté, Rémi Dumas, secrétaire général des JA de l’Hérault. “Nous étions déjà venus dans cette grande surface et l’on a pu constater qu’ils ont fait des progrès.”
Dans le Gard, l’appel à manifester était individuel, comprenez aucune action collective. Chaque agriculteur était incité à aller dans les grandes surfaces pour relever le double affichage des produits, l’absence de traçabilité, les produits AB venant de l’autre côté du monde, les mises en avant particulières des vins étrangers, etc. “Chacun doit recenser l’étiquetage des produits. Ce que l’on dénonce, c’est le manque de visibilité et le fait que le consommateur soit induit en erreur. Ce type d’opération, qui permet d’échanger avec les consommateurs, est tout autant bénéfique pour eux que pour nous. On ne lâchera pas”, indique Delphine Fernandez, présidente des JA du Gard.
Dans l’Aude, “on avait plus ou moins un programme symbolique, plus une action régionale, mais le manque de coordination a fait que, finalement, on ne bouge pas cette fois, mais cela ne veut pas dire que l’on n’est pas mobilisés”, insiste Didier Jeannet, président de la FDSEA de l’Aude. Et d’envisager d’autres mobilisations, cette fois-ci à l’échelle de la région, à la fin de l’année ou début d’année prochaine. “Tout dépendra des réponses du gouvernement à la suite de cette mobilisation nationale de ce jour. Nous avons obtenu quelques avancées (suspension de la baisse du budget des Chambres d’agriculture, l’absence de suppression des taxes sur le GNR, le renforcement des sanctions contre les personnes qui attaquent les agriculteurs...), mais des questions restent en suspens, entre autres, sur les EGA, où le compte n’y est pas, comme sur les accords de libre-échange, ou encore les attaques injustes que l’on subit. Les gens ne se rendent pas compte de la gravité de la situation pour l’agriculture française. J’espère que les politiques vont agir. Nous, on ne lâchera rien”, conclut le président.
Florence Guilhem
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