Jean-François Jourdan et sa fille et co-gérante, Amélie, sur des parcelles de pommiers endommagées par la sécheresse, au Mas Pierre Blanche, à Mauguio.
Le 15 juillet, la forte canicule du 28 juin était encore un douloureux souvenir pour bon nombre d'agriculteurs. Mais la démarche commune de la Chambre d'agriculture et du Pays de l'Or entend renforcer et valoriser les productions locales.
L'emploi saisonnier en jeu
Répartie sur trois zones, entre Mauguio et Saint-Aunès, l'exploitation de Jean-François Jourdan s'étend sur 40 ha, dont la production est essentiellement consacrée aux pommes (1 500 t sur 30 ha) et aux abricots (entre 80 et 90 t). Les vergers donnent aussi une dizaine de tonnes de pêches, 70 t de cerises... Rejoint par sa fille Amélie, co-gérante depuis quatre ans et salariée depuis 2007, le producteur fournit surtout la Sica des Vergers de Mauguio et commercialise en vente directe ses fruits et quelques légumes. Le reste approvisionnant le marché de Rungis.
Au fort de la saison, la société Jourdan emploie 35 saisonniers, dont 15 peuvent être logés sur place, sans compter les 6 permanents. Une démarche "vertueuse", saluée par le maire de Mauguio, Yvon Bourrel. La question du logement des étudiants et travailleurs saisonniers est, en effet, un point épineux pour les exploitants. "On y travaille beaucoup avec le préfet", assure Jérôme Despey. "Ce n'est pas une solution tenable, d'autant que certains évoquent la délocalisation de leur activité agricole", alerte le président de la Chambre d'agriculture.
L'exploitation gérée par la famille depuis les années 60, se prépare à la campagne pommes, d'août à décembre, après le coup de bourre de mai jusqu'à mi-juillet sur les autres cultures.
Coups de soleil sur pommiers
Les pommiers sont les premiers à avoir attrapé un coup de soleil. Quelles que soient les variétés, ce sont "les plus précoces qui ont été les plus touchées, surtout la Valstar, et Gala, qui ont pris quelques coups de soleil", explique Jean-François Jourdan, dont l'exploitation n'a pourtant pas été la plus affectée du département. Le producteur évaluait les pertes à 20 %. "Au-delà des 42 degrés, les dégâts sont considérables chez les arboriculteurs", estimait Jérôme Despey. Quant aux brûlures sur grappes et vignes, "on n’avait jamais vu ça de notre vie !" A ce jour, le président de la Chambre d'agriculture de l'Hérault faisait état de 936 agriculteurs recensés, pour 9 300 ha touchés, dont "plus de 90 % de viti et d'arbo" concernés. Et les recensements se poursuivaient encore...
Le poids de la brûlure
Quant au projet du ministre de l'Agriculture, Didier Guillaume, de repenser un système assurantiel généralisé, en élargissant l'assiette "pour rendre l'assurance plus accessible" et par "des cotisations moins élevées", Jérôme Despey prône l'action, sans se résigner, en misant sur la prévention, que ce soit en matière d'irrigation, de filets paragrêle ou de gel, et encourage la révision de la moyenne olympique.
Pas assuré pour son verger, mais doté de filets anti-grêle, pour un investissement de 30 000 €, Jean-François Jourdan évalue l'impact sur verger "de 10 à 40 %". Entre les fruits trop abîmés, impropres à la consommation, même pour l'industrie, et les orientations des pommiers, plus touchés par le soleil face ouest, l'arboriculteur estime le travail de retrait des pommes détériorées, à raison de quatre personnes réquisitionnées, à une semaine.
Philippe Douteau
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