La ‘nouvelle’ équipe de l’AOC Costières de Nîmes, composée de Manon Missongé (communication et événementiel), Aurélie Pujol, directrice, Bernard Angelras, président et Michel Gassier, co-président de la section Costières à Inter Rhône. © Ph. Douteau
"Notre syndicat a besoin de porter un projet collectif, dans l'intérêt global des producteurs." Pour son retour aux affaires à la présidence de l'AOC Costières de Nîmes, après trois ans d'alternance, Bernard Angelras a dressé la feuille de route du syndicat, avant de revenir sur les deux années écoulées, qui auront marqué un coup pour la viticulture gardoise, bien que les vins à la peau de crocodile rose aient résisté, malgré les tensions commerciales en grandes et moyennes surfaces, et les coups du sort climatiques.
Visant une place de choix pour "la plus méridionale des appellations de la Vallée du Rhône", le président souhaite la faire accéder dans le top 20 des appellations françaises. Avec la nouvelle équipe en partie remaniée, et l'arrivée d'une nouvelle directrice, Aurélie Pujol, les Costières comptent sur leurs domaines "locomotives" pour "tirer l'AOC" vers le haut, selon Bernard Angelras. Pour ce nouveau mandat, il entend faire conjuguer transition écologique, promotion et adaptation.
Sorties de chai en hausse, ventes en recul en GMS
Après deux ans de baisses, les sorties de chais retrouvent un léger sourire, grâce à un petit rebond de 4 %, à 159 858 hl. Cette hausse se répartit sur les trois couleurs, dont une augmentation de 3 % sur les rouges (50 % des volumes), idem sur les rosés (43 %) et + 13 % sur les blancs (7 %). "C'est plutôt une bonne nouvelle vu le contexte en GMS, d'autant que l'été a été compliqué" pour la consommation de rosé, avance la nouvelle directrice. Quant au blanc, "c'est une tendance générale".
Mais la production demeure à la baisse, avec des revendications qui ont fléchi de 14 %, à 153 380 hl. Depuis le début 2021, les ventes en Costières de Nîmes sont en retrait, avec des volumes annuels reculant de 18 % pour les rosés, et de 11,5 % pour les rouges. Le constat est le même que pour l'ensemble des vins tranquilles, les IGP, les vins de la Vallée du Rhône, "au profit des marchés mieux valorisés", indique Aurélie Pujol. Cette "mutation des circuits de distribution" et les "faibles niveaux de valorisation en grande distribution" ont pénalisé les vins des Costières, atteste Michel Gassier. Pour le co-président de la section Costières de Nîmes à Inter Rhône, "le transfert de consommation s'est fait vers des produits connus, les grandes marques et les grandes appellations". Or, avec une notoriété encore moindre que les Côtes du Rhône ou Bordeaux, l'AOC a "souffert dans les linéaires au profit de la bière et perdu des marchés en GMS", mais l'équilibre se rétablirait "sur des marchés plus valorisés", relève Michel Gassier.
Export : ça repart
En raison de la distillation menée sur deux ans, les stocks ont pu être "assainis", note Aurélie Pujol, équivalant à 8,3 mois de commercialisation (- 27 %). Cette maîtrise a permis de ne pas engendrer d'effets "désastreux sur les prix", indique Michel Gassier.
Entre la crise sanitaire, la taxe Trump et le Brexit, la conjoncture internationale a forcément "chamboulé l'export" confirme Aurélie Pujol. En guise de compensation des pertes de marché en GMS, la reprise de l'export a redonné des couleurs aux Costières, avec une hausse de 29 % dans le monde, en volume (entre janvier et août 2021). Après un ralentissement brutal, la Chine, deuxième destination en volume, a progressé de 4 %, là où l'appellation gardoise a forcément repris des forces aux états-Unis (+ 32 %), + 90 % au Royaume-Uni ou + 67 % au Canada. Sur le marché américain, le travail d'image par l'intermédiaire d'Inter Rhône paie, les Côtes du Rhône représentant 26 % de l'offre de vins de la Vallée du Rhône sur le marché US. Les Costières de Nîmes arrivent 6e de l'étude sur la présence en linéaire des magasins, avec une valorisation similaire à celle des Côtes du Rhône (à 14,99 $).
Changer d'optique
Cet hiver, une fois les vendanges complètement digérées, l'AOC compte se mettre en ordre de marche autour de plusieurs axes à affirmer et à creuser. Ainsi, un renforcement du contrôle qualité est engagé. Dans le cadre de ce "changement d'optique", Michel Gassier souhaite faire "basculer notre contrôle d'une obligation de moyen à une obligation de résultat". Et d'afficher l'ambition d'être "irréprochables", au-delà des critères définis par l'Inao, par des créneaux de dégustation sur produit conditionné, via des prélèvements en linéaire pour opérer un "suivi aval" outre le contrôle de l'ODG sur le vrac, "par produit, par couleur et par opérateur", ajoute Aurélie Pujol.
Prévu pour 2019, mais reporté pour cause de Covid-19, le projet de 'Dénominations géographiques complémentaires' (DGC) avec l'Inao est remis sur le haut de la pile. Il s'agirait de "segmenter les profils de vins de l'appellation", explique la directrice. La reconnaissance du terroir de Franquevaux, dans le sud des Costières, et celui de Saint-Roman, au nord, est entre les mains d'une commission d'enquête attendue en fin d'année ou début 2022. Entre l'appellation régionale, les DGC et l'appellation communale, les Costières poursuivront leurs travaux de structuration, affichant sans ciller leur attachement au vignoble de la Vallée du Rhône. "Tous les producteurs de l'AOC s'y reconnaissent", affirme Michel Gassier. "Une communication convergente évite le flou artistique."
Philippe Douteau
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