Les adhérents de la FDC 11 réunis à la maison de la chasse, autour de leur butin d'une journée de chasse.
“Nous avons de nombreux chasseurs audois, mais également en provenance de Toulouse, de Perpignan...”, précise Patrice Lemoine, directeur technique de la fédération départementale des chasseurs et de la nature de l’Aude. “Nous comptabilisons 13 000 adhérents, avec une moyenne d’âge de 55 ans. C’est donc une population vieillissante. C’est une activité qui nécessite du temps, et qui ne séduit pas forcément les actifs.” En ce qui concerne les sangliers : 17 000 prélèvements ont été effectués l’an dernier, contre 20 000 il y a deux ans. “En terme de dégâts, nous atteignons 350 000 €.” Un constat inquiétant pour Alain Champrigaud, responsable du service développement territorial et de la chasse à la Chambre d'agriculture de l'Aude. “Les derniers chiffres de prélèvement officiel (2016/2017) placent l’Aude à la 8e position nationale. Nous avons augmenté de 128 % par rapport à 1997. Nous faisons partie des dix départements, qui concentrent 30 % des prélèvements au niveau national.” La FDC de l’Aude se voit confrontée à un problème assez récent et récurrent, celui de propriétaires ‘anti-chasse’. “Nous cons-tatons une nouvelle génération de personnes issues du milieu urbain, sans fibre rurale. La chasse et la régulation des espèces leur sont étrangères, et leur terrain devient une réserve à sangliers. Dans le milieu rural, il ne reste plus que la chasse et l’agriculture pour faire vivre un village et apporter du lien social. Les chasseurs répondent présents au moindre souci. Le monde cynégétique et agricole est très lié. Nous avons la chance d’avoir deux structures qui s’entendent très bien. C'est notre force. Ce relationnel excellent est possible grâce au travail mené par le président Yves Bastié et celui de la Chambre d’agriculture, Philippe Vergnes”, souligne Patrice Lemoine.
Réactivité importante
Au sein de la FDC, plusieurs services ont été développés, dont celui, un peu unique, intitulé ‘agents de terrain’. “Il s’agit de six agents chargés du développement de la chasse et de la gestion du relationnel sur les territoires entre chasseurs et agriculteurs, qui effectuent une remontée journalière des problèmes éventuels. Dès que nous sommes alertés, nous mettons en place une série d’actions pour éviter les dégâts ou réparer ceux signalés. Nous réalisons des achats groupés de clôture, nous effectuons des prêts de batterie... Mais l’entraide va plus loin : dès qu’un agriculteur a un problème de santé ou familial au sein de son exploitation, le monde de la chasse vient l’aider pour la taille, les vendanges... La solidarité est l’un des principes même de l’Acca (Association communale de chasse agréée), dans l’enveloppe de 350 000 euros, 50 000 euros sont dédiés à la prévention”, précise Patrice Lemoine. “Nous nous battons contre une administration avec laquelle nous travaillons bien, mais qui n'est pas forcément réactive aux problèmes. En juin, nous avons été alertés de la présence de sangliers, et nous avons demandé une battue administrative d’urgence. Cette dernière ne s’est déroulée que le 8 septembre ! Nous n’avons pu tuer que neuf sangliers, et il y a eu beaucoup de dégâts et d’échappées, et ce, en périphérie de la ville.” Un avis partagé par Jacques Serre, agriculteur, chasseur, élu, référent chasse à la Chambre d’agriculture de l’Aude : “Le monde agricole souffre de cette lenteur administrative. La fédération n’a pas de machines à fabriquer les billets, et les dégâts sont payés avec les cotisations des chasseurs.”
Laurence Durand
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