C'est au Château l'Ermitage, à Saint-Gilles, que la matinée Innov'action gardoise s'est déroulée, le 23 octobre. ©PhD
Comment réduire le dosage de cuivre ? Quels produits d'origine naturelle et végétale peuvent rivaliser, à terme, avec le cuivre ? Que dit la réglementation européenne en la matière ? Entre la pulvérisation confinée et les promesses des cépages résistants, les innovations ne manquent pas.
Pour une biodynamie raisonnable
En conversion bio intégrale depuis deux ans, le domaine des Castillon, en AOC Costières de Nîmes, veut aller encore plus loin. Depuis 1820, les sols de vigne en ont vu passer, et "ont pris du cuivre depuis qu'il est utilisé contre le mildiou", atteste Michel Castillon. Adhérent au Grab (Groupe de recherche en agriculture biologique), en certification Terra Vitis depuis huit ans, le vigneron a eu le déclic lors du Sitevi il y a trois ans, au détour d'une conférence fort instructive. Suite à des échanges entre des vignerons et des techniciens venus d'autres régions viticoles, des témoignages de Bordelais et de Gersois en biodynamie ont convaincu Michel Castillon. Après une visite sur la propriété de Gérard Bertrand, il s'est dit que si c'était faisable sur 500 ha, pourquoi pas sur son domaine ? "On voudrait passer de la viticulture raisonnée à une biodynamie raisonnable." L'utilisation de tisanes homéopathiques et de sucres issus de moûts concentrés, à raison de 1,2 l pour 10 ha, "devrait avoir un effet", du moins "les années plus normales que celle-ci, car la fréquence entre deux pluies nous a été dommageable", précise-t-il.
Stimuler la défense de la vigne grâce aux éliciteurs
Grâce aux travaux menés par l'Inra et le Grab, et les résultats observés depuis deux ans, les molécules élicitrices, à doses homéopathiques, "déclenchent des réactions de défense naturelle des plantes", explique Michel Castillon. Ces éliciteurs, ou stimulateurs de défense (SDN), contribuent à rendre la vigne plus résistante au mildiou, comme à l'oïdium. D'origine végétale ou microbienne, ces molécules "peuvent servir de signal à la plante pour déclencher des réactions de défense naturelles", résume l'Inra. "Ils ont testé différentes plantes, différents sucres", ajoute Michel Castillon. "Le glucose, à micro dose, peut avoir un effet." Les doses de cuivre ont ainsi été réduites et les habitudes, changées. "On utilise des sucres de moût concentré à chaque traitement dans la bouillie", confie le maître des lieux, qui a découvert des vertus intéressantes dans la rhubarbe. "Il y a encore tout à découvrir...", espère-t-il, souhaitant que des entreprises dédiées à la préparation de tels produits, se créent.
Combiner les alternatives au cuivre pour contrer le mildiou
Avant que ce marché se développe à grande échelle, la combinaison d'alternatives est recommandée par les Chambres et les instituts de recherche. Parmi ces solutions d'origine naturelle, existent "les huiles essentielles avec effets biocides", dans le cadre de cette réflexion sur "l'élicitation des systèmes de défense des plantes", soulève Marc Chovelon, du Grab. Egalement coordinateur en viticulture biologique à l'Itab (Institut technique de l'agriculture biologique), il explique comment la plante est incitée à se défendre elle-même, par l'intermédiaire du génotype (composition génétique), qui peut varier selon la plante, que ce soit la rhubarbe ou le grenache blanc, sensible au mildiou. D'autres paramètres tel que le type de stress auquel est confrontée la vigne (hydrique, de chaleur, lumineux) sont encore à étudier. "Selon les années, c'est l'armoise (herbacée vivace) chez les uns, alors que chez les autres c'est le sucre qui fonctionne", note Marc Chovelon. Selon ses observations, avec "entre 10 et 100 grammes de sucre par hectare, la réaction de la plante s'avère moyenne". Ce n'est pas totalement une barrière contre le mildiou, comme le cuivre peut l'être. Seuls, le sucre ou la bourdaine ne suffisent pas. "Ces procédures sont à ajouter à d'autres", recommande-t-il. Car comme l'a constaté Jérôme Castillon, le fils vigneron du domaine, "cette année, malgré les mêmes traitements, le grenache blanc a été impeccable, mais le grenache noir et le mourvèdre l'ont moins été. Heureusement, la syrah a bien résisté."
Philippe Douteau
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