Une brigade loup mise en place par Ségolène Royal en 2016, alors ministre de l'Environnement, dispose de six à huit brigadiers, dans l'arc alpin. Ce sont des agents titulaires du permis de chasse.
Rien qu'en 2018, 181 dommages ont été recensés, d'après les données recueillies par la DDTM (Direction départementale des territoires et de la mer), depuis début janvier, jusqu'à la dernière victime du loup, le 24 novembre, à Vestric-et-Candiac. 80 ovins ont été tués, et 87 blessés. 10 bovins et 1 caprin sont morts également. Pour 151 cas, le fait du prédateur n'est pas écarté. Et si l'on ne dénombre qu'une seule bête sévissant dans le Gard, les éleveurs entendent tout faire pour éviter que la situation se dégrade.
Priorité à la brigade loup
Les agriculteurs gardois ont déjà fort à faire avec le sanglier, ils ne souhaitent pas vraiment s'encombrer du loup sur leurs terres. Menée par l'éleveuse Fanny Tamisier, vice-présidente du Syndicat des producteurs ovins du Gard, une délégation a été reçue par le directeur de cabinet du préfet, en présence de la co-présidente des Jeunes agriculteurs, Delphine Fernandez, du directeur de la FDSEA, Stéphane Allard, de Jean-Louis Portal et de Magali Saumade, présidente de l'AOP Taureau de Camargue et vice-présidente de la Chambre d'agriculture. A l'issue d'une heure de discussion à la préfecture, Fanny Tamisier a fait savoir aux services de l'Etat que les 200 éleveurs ovins du Gard - ils sont 200 ovins et bovins sur le seul secteur des Costières - n'avaient pas vocation à devenir chasseurs. "On est éleveur avant tout", a-t-elle fait savoir, une fois la rencontre terminée. Parmi les doléances exprimées auprès du cabinet du préfet, une aide d'une "brigade loup, en priorité, qui serait présente en 2019 dans le Gard", d'après les engagements du cabinet préfectoral. "Ce n'est pas notre métier, il faut des professionnels pour défendre les troupeaux !", a insisté Fanny Tamisier. Pour équiper les agents de louveterie, une commande de caméras thermiques a été envoyée. Car "dans nos domaines extensifs, les ovins et bovins sont en extérieur", et si un seul loup est pour l'instant repéré dans le département, aucun éleveur n'a envie de le voir élire domicile dans les parages. "Nous serons attentifs à ce que les engagements pris soient tenus. Les services de l'Etat doivent mettre les moyens nécessaires", a indiqué Magali Saumade, alors que les services de la préfecture évoquaient l'implication des éleveurs, même dans la lutte contre Canis lupus. "Si d'ici la première quinzaine de janvier, la brigade n'est pas là, on reviendra", a prévenu la vice-présidente du Syndicat des producteurs ovins du Gard.
Des agents de louveterie en renfort
Le quota de loups tués en France qui prévoyait 43 bêtes abattues, soit 10 % des 430 loups recensés (nombre relevé à 51 têtes, par des tirs de défense sim-ples et renforcés) ayant été atteint pour l'année 2018, des tirs sont encore autorisables en tirs de défense simple jusqu'à fin 2018, qui seront décomptés sur le plafond 2019, indique Patrice Benoit, technicien forestier à la DDTM 30. Sur son exploitation de Générac, la vice-présidente du syndicat a dénombré "plus de 160 bêtes tuées sur deux ans", dont 47 agneaux la première année. "Le problème du loup, c'est qu'il ne tue pas que pour manger, c'est aussi un jeu. Il reste un prédateur."
La préfecture a aussi prévu un accompagnement des agents de louveterie qui fonctionneraient en binôme avec l'éleveur qui le souhaite. "On peut bénéficier de trois ou quatre agents", sur les douze qui quadrillent le Gard, et dont le sanglier occupe déjà une bonne partie de leur temps, bénévole, qui plus est.
Le prochain comité "loup" se tiendra le 18 décembre. Il réunira, sur initiative de la DDTM du Gard, les chasseurs, les éleveurs, les organisations environnementales, et un représentant de la DDT de Rhône-Alpes pour participer à l'état des lieux général, et faire le point des avancées sur la question loup au niveau national.
Philippe Douteau
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