Odile Badet et Patrick Genay, sur leur exploitation de Fournès, en compagnie de Tahar, leur gendre, et de Willy, leur ancien stagiaire, qui souhaitent reprendre l'affaire en Cuma.
Il y réfléchit depuis cinq ou six ans. à bientôt 64 ans, Patrick Genay essaie tant bien que mal d'anticiper la reprise de son Rucher Fournésan, qu'il gère avec son épouse Odile Badet. Alors que leur fille comptait reprendre l'entreprise familiale, officiellement miellerie d'apiculteurs professionnels depuis 1993, ils doivent désormais trouver une alternative depuis que cette dernière fait carrière dans la fonction territoriale. Alors, faute de successeur évident, le couple d'apiculteurs recherche repreneurs désespérément. Leur gendre, Tahar, leur récent stagiaire Willy et la précédente, Alice, seraient partants pour prendre la suite. Reste la problématique de la forme à prendre et du statut. Début décembre, aucun choix n'avait encore été arrêté.
L'inquiétude des repreneurs à dissiper
Depuis 1985, Patrick Genay a installé ses ruches sur le terrain où il construira sa maison deux ans plus tard avec sa femme Odile Badet. En 1993, ils deviennent apiculteurs professionnels, après huit ans en tant qu'amateurs. à la soixante passée, le couple songe à l'après, mais reprendre une miellerie, investir dans du matériel, racheter des ruches... Tout ça a un prix, que peu de jeunes apiculteurs peuvent supporter. "On n'est pas dans une démarche pour se débarrasser", tient à préciser Patrick Genay. En pleine réflexion pour trouver la meilleure solution, accessible et pérenne pour les futurs repreneurs et le rucher même, l'apiculteur, également président du GQM LR (Groupement qualité des miels du Languedoc-Roussillon), ne s'oppose pas à la vente de ses quelque 300 ruches. Leur ancienne stagiaire, Alice, serait d'ailleurs intéressée pour en reprendre quelques unes. Mais face à "l'inquiétude" des futurs repreneurs à s'installer, la faute à une biodiversité réduite, au coût de l'opération, à la reprise dune clientèle, la tâche n'est pas aisée. "Il faut faire comprendre aux jeunes qu'ils ont quelque chose en main", espère Patrick Genay.
Miellerie collective ou Cuma ?
Rien que le matériel dont dispose le couple reviendrait à un rachat d'environ 10 000 €, fait savoir Patrick Genay. Quant aux ruches ? "A la vente, c'est trop cher.” Sa miellerie pourrait alors devenir "un lieu où plusieurs apiculteurs viendraient travailler". Seulement voilà : comment organiser une reprise à plusieurs qui souhaitent venir extraire leur miel au rucher ? La miellerie collective, possiblement gérée en association, moyennant le règlement d'un forfait et d'une participation aux frais de fonctionnement, est une piste. Tout comme l'option Cuma. En Coopérative d'utilisation de matériel agricole (Cuma), Tahar indique que "les quatre premiers coopérateurs doivent être à la MSA, donc disposant de revenus principalement apicoles". Or pour l'instant, ils ne sont que trois repreneurs en lice, et pas (encore) adhérents à la MSA. La Cuma louerait alors le local de la miellerie (voir encadré ci-contre). Si le choix s'arrête sur celui d'une Cuma, les coopérateurs choisiront leur mode de transhumance, par exemple. "J'ai une capacité de transport supérieure à ce que j'utilise", déclare Patrick Genay. "Peut-être qu'aucun ne va utiliser le quad." Une coopérative peut s'avérer être un tremplin, assure l'apiculteur, prêt à "arranger le local" de la miellerie, faire du bio, d'autant que le rucher a l'agrément. Autre conseil de pro : veiller à ne pas vivre trop loin du lieu de production. "Tahar vit déjà à 45 km d'ici..." Le couple d'apiculteurs a eu l'opportunité de joindre l'utile au confort, en vivant au-dessus de sa miellerie. Le secret d'une entreprise florissante ?
Philippe Douteau
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